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Qu’il s’agisse du travail de nuit ou du travail posté long (en 12 heures), les horaires atypiques dans les établissements de soins ne sont pas sans effet en termes de risques dans les pratiques professionnelles ou sur la santé des personnels. Diverses recommandations ont déjà été formulées par la médecine du travail. Parallèlement, dans le travail réel, ceux concernés mettent en place des stratégies pour y faire face. Sans conteste, prises de repos et siestes s’avèrent des aménagements à impulser.
Largement plébiscité par les personnels, notamment par les jeunes générations, le travail en cycles longs de 12 heures consécutives se répand de plus en plus dans les établissements hospitaliers. Ces derniers y voient de nombreux avantages parmi lesquels la réduction des frais – et temps – de transport ou de garde d’enfants, la baisse du nombre de jours travaillés (environ 40 à 50 vacations en moins pour le travail en 12 h), une meilleure adéquation entre vie privée et professionnelle… Certaines directions d’établissements entrevoient aussi dans cette organisation une source d’économies non négligeable en ces temps de disette budgétaire : « 4 à 5 % d’emplois économisés grâce au travail en 12 h » selon le syndicaliste FO Denis Garnier1, intervenu lors d’une conférence sur le sujet dans le cadre du congrès Préventica 2015 qui vient de se tenir à Toulouse. Et ce, alors même qu’il s’agit d’un temps de travail censé rester dérogatoire comme l’a d’ailleurs rappelé la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) dans une récente instruction du 7 janvier 2015.
Plus globalement, la question du travail posté à l’hôpital n’est pas nouvelle. Ce qui l’est en revanche, c’est « la féminisation de ces horaires atypiques, leur banalisation ainsi que la tendance à l’allongement des postes de travail (en 12 heures) alors même que le temps de travail a diminué », a souligné pour sa part Béatrice Barthe, enseignante chercheuse en ergonomie, université de Toulouse – Jean Jaurès, également intervenue lors de cette conférence.
Un travail posté qui n’est pas sans risques
Pour autant, ce travail posté à l’hôpital n’est pas anodin, loin s’en faut. Ainsi « plus on allonge le travail, plus il y a un risque accru sur la fiabilité […] » a poursuivi l’ergonome, ce risque étant « exponentiel à partir de 9 heures d’amplitude » a renchéri le syndicaliste FO. Ce risque est aussi particulièrement élevé entre minuit et 5 h. Les deux intervenants ont également pointé la durée d’exposition mentionnant la corrélation établie entre le travail en horaires alternants et de nuit et le risque de cancers, de même que ses effets sur les troubles digestifs et cardiovasculaires.
Dans ses statistiques 2013 des accidents et maladies professionnelles dans les collectivités hospitalières et territoriales2, la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL) – 25 % des actifs hospitaliers y sont affiliés – relève d’ailleurs que « les accidents apparaissent dans 78 % des cas dans les services de soins », le personnel infirmier en étant les victimes pour « près de 50 % », sachant en outre que « les taux de gravité les plus importants sont observés dans les Ehpad et dans les hôpitaux locaux ». La CNRACL note aussi que si « les accidents de service ont lieu de façon prépondérante le matin de 8 h à 12 h […] la part d’accident avec arrêt la plus importante se situe entre 6 h et 8 h », sachant également que 29 % de ces accidents « sont liés à la méthode et à l’organisation », entre autres dus d’abord « à des incidents de manœuvre » puis « à une mauvaise coordination, à une mauvaise synchronisation des actions…».
Des recommandations de la médecine du travail…
Limiter le travail en 12 h à 2 jours de suite maximum, ne pas proposer d’horaire en 12 h en roulement jour et nuit – « l’alternance la plus néfaste qui soit sur la santé » a précisé Denis Garnier –, proposer des alternatives, renforcer l’organisation sur ces postes, préserver les temps d’échanges, avoir l’avis préalable du médecin du travail avec un suivi régulier des personnels concernés… sont autant des recommandations déjà formulées par les médecins du travail en secteur hospitalier.
…et des stratégies pour faire face
Dans les faits et face à ces déphasages dus à ces horaires atypiques, « on observe que les personnes en travail posté mettent en place des stratégies pour faire face et tenir malgré tout les objectifs de travail » a noté la chercheuse ergonome. Lorsque cela est possible, il s’agit par exemple de différer ou de regrouper certaines tâches « pour maintenir la vigilance et rompre la monotonie ». Le collectif est aussi « une ressource pour faire face à la baisse de vigilance. Par exemple, lors du travail de nuit, 2 ou 3 infirmières coopèrent sur certains actes/tâches pour fiabiliser le travail (comportements de prudence) ». Autre piste avancée par Béatrice Barthe, « les prises de repos et siestes » qui « font aussi partie des aménagements possibles à mettre en place », celle-ci précisant « qu’une sieste la nuit réduit de 50 % les erreurs d’attention ». Depuis près de quinze ans, la chercheuse s’intéresse en effet à ce sujet des prises de repos et siestes prises spontanément la nuit en fonction des obligations du travail (en moyenne entre 20 et 40 min). Dans les services de soins investigués, l’encadrement est conscient qu’il peut s’agir d’un atout, notamment au niveau de la vigilance en fin de nuit. Aujourd’hui, Béatrice Barthe cherche plus particulièrement à montrer le lien entre prise de repos et qualité du travail (effets sur la performance et la qualité).
Sur ce dernier point, Denis Garnier n’a pas manqué de noter « la différence d’approche dans la prévention des risques entre secteurs public et privé », la mise à disposition de relax ergonomiques étant notamment inscrite dans la convention collective nationale de l’hospitalisation privée3 tout comme le respect du temps de pause dans le cadre du travail de nuit.
1 Également titulaire de la CHSCT nationale pour les personnels hospitaliers et président du CTN-H des maladies professionnelles et accidents du travail.
2 Banque nationale de données, Rapport statistique – FPH 2013, CNRACL
3 Convention collective nationale de l’hospitalisation privée du 18 avril 2002, titre V, article 53-7.
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